Une matinée passée au festival international de cinéma de Nyon dans un atelier nommé l’art du montage, par Claire Atherton.
Une vision de ce métier partagée par quelqu’un qui aime le film comme on peut aimer la vie.
Voici quelques voies de réflexions ouvertes par elle sur sa manière de travailler, avec le réalisateur, avec les images et le son.
Festival international de cinéma Visions du réel, Nyon
« L’art du montage » en documentaire , Claire Atherton
Ou comment « faire » avec le hasard, laisser la part à l’intention, l’allusion et la spontanéité au service du montage et donc du film.
Pensée et intention se nourrissent mutuellement. Cadre et emplacement de caméra amènent et suggèrent à l’objet la façon dont on le perçoit.
La philosophie chinoise du « fait » et « laisser-faire »
La salle de montage est le lieu du « oser », prendre le recul sur ce qui est fait et y revenir plus tard. C’est travailler sur le « rituel » du travail en cours, le montage n’est pas un lieu de test et de course à l’efficacité, c’est un endroit où le réalisateur se libère de ses contraintes extérieures pour se laisser à nouveau porter par le film qu’il veut faire, à l’aide du monteur.
Le montage doit-il être visible ou bien transparent, doit-il apporter quelque chose en plus de l’image ou non? ( artifices tels que ruptures visuelles et sonores doivent ils suggérer du « plus » ou bien servir l’image strictement? )
L’Image n’est pas que contenant, elle est dans sa forme partie prenante du film, de son sens.
Il faut laisser la place au spectateur, à son imagination, à son interprétation de l’image.
Concernant les évolutions technologiques liées à la video, un tel volume d’images captable est il synonyme de liberté? Lorsque la bande vidéo limitait le nombre d’images, cela obligeait de prendre une direction. Au final, le tout reste ce qu’on en fait.
Lorsque l’on croit avoir manqué des prises, le travail sur ces manques dans l’allusion ouvre un autre accès au sens de l’image.
Libre à chacun de partager ou non sa vision mais pour ma part, j’adhère ce qu’elle fait et surtout la façon dont elle le fait.